Aborder la notion de chromosome...

... de façon progressive, pour mieux comprendre


Nous savons tous que les élèves bloquent sur la notion de chromosome, qui devient vite assez abstraite.

 

La raison vient peut-être du fait qu'on ne prend pas assez de temps pour aborder l'extrême petitesse du niveau cellulaire. Il va donc falloir aborder les choses de façon très progressive.

 

Avant de parler de chromosomes, il faut être sûr que l'élève a bien compris ce qu'était une cellule. Ses souvenirs de sixième sont forcément émoussés, voire déformés.

Voilà pourquoi il est intéressant de commencer par les cellules buccales, un grand classique qui marche bien.

 

Si on souhaite que l'élève fasse lui-même sa propre préparation, c'est possible, à condition de prendre des précautions élémentaires d'hygiène :

  • un coton-tige par élève
  • il prélève devant vous
  • il jette aussitôt le coton-tige après utilisation


Généraliser avec des préparations du commerce

 

Les coupes d'intestin sont généralement assez "lisibles" pour les élèves. Elles montrent une multitude de noyaux autour desquels on distingue tout juste les membranes.

 

Ne pas hésiter à sortir d'autre lames du même type, pour la généralisation.

 

Une séance complète est nécessaire pour que l'élève comprenne que "toutes les cellules comportent un noyau".


Ensuite, passer aux chromosomes


Certes, on peut toujours faire observer des préparations du commerce de glandes salivaires de vers de vase. Mais leur caractère un peu anecdotique n'est peut-être pas idéal pour la généralisation dans un premier temps.

 

Pour mieux comprendre ce genre de blocages, un bon moyen est de nous intéresser à l'histoire des sciences.

Les chromosomes ont été découvert à la fin du 19ème siècle. Comme on ne savait pas encore ce qu'étaient ces filaments qui concentrent les colorants, on les a appelé chromosomes, du grec khrôma, couleur, et sôma, corps.

 

Voilà pourquoi une bonne approche des chromosomes consiste à montrer aux élèves des taches de colorants dans des noyaux. Et cela, ce n'est pas difficile : il suffit de sortir quelques préparations du commerce bien choisies.

Bien sûr, cela ne se voit bien qu'au fort grossissement du microscope, avec du bon matériel.

 

Voici 2 exemples :

 

Une coupe de racine d'ail permet de montrer que les noyaux changent parfois d'aspect, avec des taches visibles.

Inutile d'aller plus loin en troisième, les phases de la mitose, ce sera pour plus tard.


J'ai un faible pour la coupe de testicule, parce qu'on voit en général assez bien ces fameuses "taches de colorant dans les noyaux".

Et c'est une bonne introduction à la gamétogenèse.



Deux séances d'observations concrètes me paraissent nécessaires avant de présenter des caryotypes.

 

Garder à l'esprit que les élèves ne voient pas comme nous. Ce qui nous est familier ne l'est pas du tout pour eux. Les dessins qu'ils réalisent trahissent souvent leurs difficultés à lire ce qu'ils voient. Raison de plus pour prendre son temps, si on ne veut pas perdre les trois quart de nos élèves...