Observer des moisissures...

... sans risque sanitaire.

Autant le dire d'emblée : les manipulations sur les moisissures sont interdites au collège en raison des règles liées à l'hygiène. Il en est de même pour tout ce qui peut engendrer la prolifération de microorganismes.

 

Ce que nous proposons, c'est la mise au point d'une manipulation au cours de laquelle les élèves n'auront jamais l'occasion de toucher l'échantillon ni même d'inhaler les éventuelles spores.

 

Pour cela, il faudra réaliser nous-même la culture et la réalisation des lames de microscope en dehors de la salle de classe.


Soulignons au passage que l'observation de fromages à pâte persillée - bleu, roquefort, etc. - ne pose aucun problème puisqu'il s'agit d'aliments consommés.

 

L'inconvénient est que l'observation au microscope n'est pas facile car isoler le penicillium de la pâte réclame du doigté.


A l'opposé, faire moisir du pain humide ou des fruits dans un récipient fermé peut amener de belles productions, mais à condition de rester hors de portée des élèves.

L'échantillon ci-contre - un morceau de pain envahi par la moisissure Rhizopus depuis plusieurs années - reste toujours recouvert d'un film plastique, sauf au moment de réaliser nos préparations dans le labo.


Tant que l'échantillon est recouvert d'un film transparent hermétique, on peut envisager de le présenter en démonstration à la classe, puis le passer sous la caméra pour voir plus de détail.

 

Ci-contre un échantillon de Rhizopus stolonifer sur du pain, facile à obtenir et très démonstratif.


Pour que les élèves puissent vraiment voir les sporangium - petites boules noires visibles à l'œil nu - et les spores, il va falloir réaliser des préparations microscopiques :

L'idée, c'est d'utiliser des lames à concavité, disponibles chez nos fournisseurs bien qu'un peu plus cher que les habituelles (de l'ordre de 1,5 € pièce).


Prélever un échantillon avec une pince n'est pas le plus difficile.

C'est plus délicat au moment de le transférer sur la lame, car la moisissure a tendance à coller.

Important : surtout  ne pas rajouter d'eau, procéder à sec.


Ensuite, on va recouvrir la lame avec une lame simple, puis sceller les deux lames, ici avec du ruban adhésif pour électricien, plus résistant.

 

 


Bien sûr, il s'agira de se constituer un petit stock de lames.

 

Nos lames ont déjà une dizaine d'années d'existence. Les sporangium et les spores sont toujours bien visibles au microscope


Seul inconvénient : à cause de l'épaisseur de la lame du dessus, la préparation ne permet pas la mise au point au fort grossissement. L'objectif x10 est déjà bien suffisant pour que les élèves comprennent ce qu'ils voient.


Le lycoperdon ou Vesse de loup est un champignon courant des prairies

 

Cueilli à maturité puis séché, il est capable de produire un nuage de spores en tapant légèrement dessus et ce, des années durant.

 

Présenté en complément de cette manipulation, il illustre de façon très démonstrative en quoi consiste la dissémination des spores.

 

Remarque : les spores de lycoperdon ne sont pas connues pour provoquer de réaction allergique.