Les plumes des oiseaux...

... nous en apprennent beaucoup sur eux.


Elles servent à voler, mais pas seulement. Elles protègent aussi du froid et de la pluie, et peuvent jouer un rôle dans la communication, chaque type de plume ayant sa fonction.

Comment s'en procurer ? En les ramassant par terre tout simplement. Il suffit d'avoir l’œil. Une sortie de moins d'une heure dans n'importe quel environnement, même en pleine ville, suffit à obtenir ce qu'on veut.

Bien entendu, il vaut mieux choisir les plus propres et les passer quelques minutes au micro-onde pour éliminer les éventuels microbes. Pour les nettoyer, on peut les épousseter avec un pinceau. Mais non, il ne faut pas les laver car sinon, elles peuvent perdre leurs propriétés, et c'est justement cela qu'on va étudier.


Voici un modèle courant, il s'agit d'une plume de couverture ou "tectrice". Ce sont celles qui recouvrent le corps de l'oiseau.

Remarquez le duvet à la base de la plume. Il est bien développé sur celle-ci. Cela signifie qu'elle se trouve plutôt vers l'intérieur, contre le corps de l'oiseau.


Passons maintenant à la manipulation. Choisissons une grande plume de couverture, voire une "rémige", autrement dit une longue plume utilisée pour le vol.

C'est simple, il suffit de faire couler quelques gouttes d'eau sur le dessus.

L'eau coule très vite sur la plume sans la mouiller, comme s'il s'agissait d'une feuille de plastique.

C'est évident, les plumes de couvertures sont imperméables. Voilà qui explique pourquoi les oiseaux peuvent rester impassibles sous la pluie, voire se baigner et ressortir aussitôt quasiment secs.

Comment est-ce possible ?


Observons les de plus près, par exemple à la loupe ou avec l'appareil photo du téléphone au maximum de l'agrandissement. Il existe aussi des adaptateurs macro pour smartphones

Que voit-on ? un réseau de "barbes" obliques, elles mêmes reliées entre elles par de minuscules "barbules" crochues

C'est très bien fait. Dès que vous séparez comme sur la photo deux groupes de barbes, il est très facile de les raccrocher en les lissant vers la pointe.

Se lisser les plumes, c'est exactement ce que font les oiseaux une grande partie de leur temps. Il n'est pas question de compromettre l'étanchéité de leur "imperméable".

 

Oui mais comment un tissus comportant autant de micro-ouvertures peut-il être étanche ?

 

 


Avant de répondre, voyons ce qui se passe avec le duvet.

Non, le duvet n'est pas imperméable. Lorsqu'on le mouille, les barbes s'agglutinent et le duvet perd tout son volume.

Le duvet, parce qu'il peut emmagasiner beaucoup d'air est un excellent isolant. Ce n'est pas pour rien qu'on l'utilise, justement, pour des vêtements en "duvet".

Le duvet est très efficace, à condition de rester sec. Et cela est possible grâce aux tectrices imperméables. 


Au final, pour se protéger de la pluie et du froid, les oiseaux disposent d'un manteau de grande qualité, imperméable à l'extérieur, isolant à l'intérieur.

 

Ça ne répond pas à la question. Comment les tectrices peuvent elles être imperméables ? 

C'est possible grâce à une substance hydrophobe qui imprègne les plumes et repousse l'eau. La peau de l'oiseau en sécrète autant qu'il en faut. Les oiseaux des milieux aquatiques en produisent forcément plus que les autres.


Les plumes ont d'autres rôles.

 

Ainsi, grâce à leurs couleurs vives, les mâles peuvent afficher les signaux de la parade nuptiale (songez aux plumes du paon). Grâce à leur structures très régulières à l'échelle microscopique, les plumes sont capables de créer des interférences avec la lumière, autrement dit de générer des couleurs "physiques" telles que le bleu ou le vert, que les colorants biologiques ne peuvent pas créer : il n'y a pas de mammifère bleu.


 

 

 

Et enfin, certaines plumes du vol peuvent comporter des bordures dentelées ou frangées. Leur rôle ? Rendre le vol silencieux. Ce sont les rapaces nocturnes qui ont développé cette adaptation.