Où observer des spermatozoïdes...

... autrement qu'avec les lames du commerce ?


Sur les 3 propositions qui suivent, nous n'en développerons qu'une, celle à laquelle on ne pense pas forcément et qu'on ne trouve pas toujours sur internet.

 

Voici d'abord un rappel pour les deux plus connues :


1- Les gamètes d'oursin

La difficulté, c'est de s'en procurer car il n'y en a qu'à certaines périodes, pas forcément celles qui nous arrangent.

 

Si, sur l'étal d'un poissonnier, vous repérez des oursins qui rejettent leurs produits génitaux - photo -, laissez de côté la tectonique des plaques et programmez votre séance au plus vite.

 

Il n'est pas facile d'obtenir une fécondation, surtout en situation de classe. Pour cela, il faut du matériel vraiment frais, qui sort quasiment de la mer.

Le mâle est à gauche, la femelle à droite.

 

Prélever directement les produits peut suffire.

 

Observer au fort grossissement.

 



2- Les gamètes de moules

Cette fois, on peut s'en procurer une bonne partie de l'année, plutôt l'hiver (janvier à avril).

 

Pour savoir si elles sont à maturité, pas le choix, il faut les ouvrir :

- si le manteau est blanc crème, c'est un mâle - voir ci-contre

- s'il est légèrement saumon-orangé, c'est une femelle

- s'il est translucide (on voit la coquille à travers), c'est que la moule est immature.


L'observation des spermatozoïdes n'est possible qu'au fort grossissement : on voit bouger des minuscules points vaguement triangulaires dans tous les sens, le flagelle restant invisible.


Comment se procurer de l'eau de mer ?

4 méthodes :

1- Se contenter de l'eau qui s'écoule des échantillons

Ça peut suffire pour la très faible quantité dont on a besoin. Cependant, la préparation sera trouble, avec de nombreux éléments et des bactéries à peine visibles, parfois des larves de plancton.

2- Profiter d'un séjour à la mer pour en récupérer

Il faudra peut-être la filtrer. Comme elle contient forcément des éléments organiques, elle ne va pas se conserver longtemps.

3- En acheter dans des boutiques d'aquariophilie

Compter 10 à 15 € pour réaliser 10 litres d'eau de mer (c'est largement suffisant !).

4- La fabriquer soi-même

Il suffit de dissoudre 35 g de sel par litre d'eau du robinet. Ce n'est pas vraiment de l'eau de mer, mais ça convient pour cette manipulation.

 


3- Les spermatozoïdes des rognons blancs

Cette fois, ils ne seront pas vivants.

En revanche, nous aurons le temps de les observer - au fort grossissement, ça va de soi - y compris les flagelles.

"Rognons blancs", c'est ainsi qu'on désigne les testicules d'agneaux dans les boucheries qui en vendent, en général les boucheries musulmanes.

 

Les plus gros proviennent de béliers et offrent le plus de chances de réussite. On les reconnait à la trace plus sombre les qui entourent (voir ci-contre).

 

L'appellation "agneaux" ne doit pas nous étonner, car ils contiennent bel et bien des spermatozoïdes, le plus souvent. En effet, les testicules d'agneaux réellement immatures sont vraisemblablement trop petits pour être mis en vente.


C'est dans l'épididyme et pas ailleurs qu'on pourra voir les spermatozoïdes. En effet, l'observation des tubes séminifères ne donne rien, si ce n'est de montrer une sorte de "plat de nouilles" au petit grossissement.

 

L'épididyme forme une capsule qui entoure le sommet du testicule, pas toujours aussi foncée que sur la photo.

 

 

 

 


Ensuite, il faudra retirer l'intérieur avec une pince, puis écraser l'extrait sur une lame pour en extraire le "jus".


Après avoir dilué le jus dans une goutte d'eau, on cherchera des amas de spermatozoïdes d'abord au grossissement moyen.

 

Comme ils sont transparents, ne pas hésiter à augmenter le contraste du microscope en fermant le diaphragme sous la platine.

 

 

 

Ci-contre, une image téléchargée qui ne provient pas de nos observations, mais qui donne une idée assez fidèle de ce qu'on peut voir au fort grossissement